On était plutôt compatibles

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storycoquine

Anonyme. On était plutôt compatibles et nos sexes s’encastraient complètement l’un dans l’autre. Sans heurt et sans résistance, comme si nos corps avaient été moulés l’un pour l’autre depuis toujours, un puzzle charnel qui s’assemblait avec une fluidité presque surnaturelle. L’excitation, liée à la situation plutôt qu’à ses talents – ce mélange de clandestinité, de risque et de désir brut – me faisait mouiller les draps à en créer une flaque tiède sous mes fesses, une humidité traîtresse qui trahissait mon abandon total. J’haletais, le souffle court et saccadé, et profitais du moment, de chaque seconde volée à la routine, où je n’étais plus qu’un corps en feu, réceptif à ses assauts.

Il s’est coulé en moi d’un mouvement fluide, comme une lame chaude qui glisse dans du beurre fondu, et il est venu se lover contre mes fesses, son torse poilu pressé contre mon dos cambré. Elles tapaient contre son bas-ventre à chaque poussée, un claquement rythmé et obscène qui résonnait dans la chambre comme une symphonie primitive, marquant le tempo de notre accouplement. Sa queue coulissait dans mon vagin avec une facilité déconcertante, entrant et sortant en longs va-et-vient qui me remplissaient jusqu’à la garde, frottant contre mes parois sensibles et envoyant des ondes de plaisir qui irradiaient jusqu’à mon clito gonflé. Ses mains tenaient mes hanches fermement, les doigts enfoncés dans ma chair douce, me guidant comme un marionnettiste sur sa poupée consentante, m’empêchant toute fuite même si j’en avais eu envie – ce que je n’avais pas, bien sûr.

En levrette d’abord, cette position animale qui me faisait me sentir offerte et vulnérable, mes seins pendants qui se balançaient au gré de ses coups de reins, frôlant les draps humides. Puis il m’a retournée en missionnaire, mes jambes écartées comme une invitation impudique, enroulées autour de sa taille pour l’attirer plus profond. Il m’a besognée “comme au bon vieux temps”, encore une fois, avec cette vigueur un peu nostalgique, ses yeux dans les miens, mi-tendre mi-sauvage, pendant qu’il pilonnait mon sexe avec une régularité implacable. J’aimais ce qu’il me faisait – cette façon qu’il avait de me posséder sans ménagement, de me faire gémir comme une chatte en chaleur, de me pousser aux confins de l’orgasme sans jamais précipiter la fin. J’aimais être cette maîtresse opportune qui lui servait de stimulant et d’échappatoire à son mariage fade, un shoot d’adrénaline dans sa vie bien rangée, le rappel charnel qu’il n’était pas encore mort de l’intérieur.

Autant que j’aimais qu’il soit mon jouet pour me distraire, l’espace d’un moment volé, un amant de passage qui me faisait oublier les factures, le boulot, les doutes. Ses grognements rauques contre mon oreille, son souffle chaud qui me hérissait la nuque, ses mains qui pétrissaient mes seins comme de la pâte à modeler – tout ça me rendait folle, me faisait contracter autour de lui, aspirant sa queue comme pour le retenir prisonnier. “T’es à moi, là, maintenant”, qu’il a murmuré en accélérant, et j’ai joui la première, un spasme violent qui m’a arquée contre lui, mes ongles griffant son dos en sillons rouges. Il a suivi de près, se déversant en moi avec un râle étouffé, son sperme chaud qui inondait mes parois, nous liant dans cette union éphémère et collante.

Après, on s’est effondrés, enlacés dans la moiteur de nos corps, son poids rassurant sur moi pendant que nos cœurs battaient la chamade. On a ri doucement de nos halètements, de l’odeur musquée qui emplissait la pièce, et il m’a embrassée paresseusement, comme si ce baiser pouvait prolonger l’illusion. Mais on savait tous les deux que c’était temporaire, un interlude délicieux avant le retour à la réalité. Et pourtant, en le sentant se retirer doucement, un filet de notre mélange coulant entre mes cuisses, je me suis déjà prise à rêver à la prochaine fois, à ce petit vice qui nous consumait sans nous détruire.

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