Bon, je sais pas trop par où commencer, mais voilà, c’est mon histoire, comme ça m’est venu ce soir-là. J’étais chez moi, dans mon petit appart à Paris, tu sais, celui avec la vue sur la cour et les lumières des voisins qui s’allument un peu trop tard. C’était un mardi banal, j’avais fini le boulot vers 7h, crevée de ma journée en open space avec les collègues qui parlent trop. J’ai enfilé mon pyjama tout doux, ce short en coton qui frotte juste comme il faut contre la peau, et je me suis affalée sur le canapé avec un verre de vin rouge. Pas grand-chose à faire, Netflix qui tourne en fond, mais j’avais pas la tête à ça.
Et là, mon téléphone a vibré. C’était Tinder, ou une de ces apps qu’on garde pour les soirs où on s’ennuie. J’avais matché avec un mec la veille, sans y penser vraiment. Il s’appelait Alex, profil simple : photo en noir et blanc, sourire en coin, et une bio qui disait « Cherche des aventures sans prise de tête ». J’ai ouvert le chat, curieuse, un peu comme on gratte une croûte, tu vois ?
Lui : Haha non, juste un mec qui aime bien les ombres. Et toi, qu’est-ce qui t’a fait swiper ?
On a commencé à discuter comme ça, des trucs légers. Le vin aidait, je sentais la chaleur monter un peu dans mes joues. Il était drôle, pas forcé, et il posait des questions qui me faisaient sourire. Genre, il voulait savoir ce que je faisais pour me détendre après une longue journée. J’ai hésité, mes doigts sur l’écran, et j’ai tapé un truc un peu osé, pour voir.
Les minutes passaient, et plus on parlait, plus je me redressais sur le canapé, les jambes repliées sous moi. Mon corps réagissait déjà, ce petit frisson dans le ventre quand il décrivait une soirée qu’il avait eue, avec des détails qui laissaient deviner plus. J’imaginais sa voix, grave peut-être, et ses mains. Oh là là, je me surprends moi-même à taper plus vite.
Lui : Je vois très bien. Et si on se lâchait ensemble ? T’es où là ?
Mon cœur a fait un bond. Il habitait pas loin, à 20 minutes en métro. J’ai fixé l’écran, le vin à moitié bu, et je me suis dit : pourquoi pas ? C’est con, hein, mais j’en avais envie. Besoin de sentir des mains sur moi, de cette urgence qui fait oublier le reste. J’ai répondu, et on a fixé un rdv dans un bar du quartier, un de ces endroits sombres avec des lumières tamisées.
Je me suis levée d’un coup, un peu étourdie. Dans la salle de bain, miroir embué par la vapeur de ma douche rapide – j’avais pris une douche, oui, pour me rafraîchir, pour que ma peau sente bon le gel douche vanille. J’ai choisi une robe noire toute simple, celle qui moule juste ce qu’il faut mes hanches, et des talons qui claquent sur le parquet. En descendant les escaliers, j’avais les nerfs à vif, ce mélange d’excitation et de peur, comme avant un premier baiser.
Le bar était bondé, musique jazz en fond, odeur de bière et de parfum mélangés. Je l’ai repéré tout de suite, au fond, chemise bleu nuit ouverte d’un bouton. Nos regards se sont croisés, et il a souri, ce sourire qui promettait des ennuis. On s’est serrés la main, mais ça a duré une seconde de trop, sa paume chaude contre la mienne. On a commandé des verres, on a ri de nos jobs pourris, mais sous…